Albert II, un an plus tard, un autre monde. Après un discours très dur à l'égard des politiques en 2011, Albert II s'est réjoui « des accords intervenus sur les plans communautaire, social, économique et financier ».
Albert II, un an plus tard, un autre monde. Après un discours très dur à l'égard des politiques en 2011, Albert II s'est réjoui « des accords intervenus sur les plans communautaire, social, économique et financier ».
Après les discours aux accents graves voire dramatiques de 2010 (après la chute du gouvernement Leterme et le triomphe de la N-VA aux élections de juin, la crise politico-communautaire s'annonçait) et de 2011 (les négociations s'éternisaient, on se dirigeait vers la crise de régime), le roi prononce un discours du 21 juillet 2012 empreint d'espoir et pourquoi pas d'optimisme, loin de la « mise en garde » (quasiment un coup-de-poing sur la table) d'il y a un an. A commencer par la concrétisation déjà de la première partie de l'accord sur la réforme de l'Etat, qui « a fait regagner à notre pays sa crédibilité internationale ».
Après de nouvelles condoléances aux familles des victimes de l'accident d'autocar en Suisse, Albert II s'est réjoui « des accords intervenus sur les plans communautaire, social, économique et financier ». « Des solutions ont été apportées sur le plan institutionnel », a-t-il insisté, prenant en exemple BHV, « un problème qui empoisonnait depuis longtemps notre vie politique, a finalement pu être résolu ».
Original : le discours royal était émaillé cette année de brèves séquences consacrées aux rencontres au plus haut niveau européen avec Jose Manuel Barroso ou Herman Van Rompuy, ainsi qu'à la signature (impensable il y a un an) des accords institutionnels jeudi matin au Palais royal, avec Elio Di Rupo, et en présence des membres du gouvernement.
« Tout ceci est très positif »
Le Roi a également salué l'effort budgétaire imposé par le gouvernement et aux mesures structurelles instaurées « malgré un contexte international très difficile ».« On peut déjà constater les résultats encourageants de ces politiques aussi bien pour l'emploi que pour la croissance lorsqu'on les compare aux moyennes européennes », a félicité Albert II.« Tout ceci est très positif et doit nous donner confiance et nous inciter à poursuivre résolument le travail engagé, tant dans le domaine institutionnel que socio-économique. »
« Grâce à ces accords et à ces réformes, notre pays a regagné sa crédibilité internationale et il peut à nouveau reprendre son rôle de pionnier sur le plan européen », a insisté le Roi dans un discours résolument positif et tourné vers l'avenir.
Ca va mieux, et ce n'est pas fini : Albert II a appelé à franchir les prochaines étapes de la réforme de l'Etat (loi de financement, transfert de compétences), cela « sans nostalgie et de façon efficace », a-t-il précisé, pas tourné vers le passé. « Chez nous, la prochaine étape dans le domaine institutionnel est celle des transferts de compétences et de la loi de financement. (…) Veillons à présent à mettre toutes ces réformes en œuvre, sans nostalgie et de façon efficace. »
« Eviter le repli sur soi et le populisme »
Enfin, après les événements sécuritaires et le débat sur l'intégration ces derniers mois, le Roi a eu des accents progressistes, plaidant ardemment en faveur de l'« ouverture aux différentes cultures dans notre pays », et dénonçant le « repli sur soi » et le « populisme ».
« Faisons évoluer nos mentalités vers une plus grande ouverture aux cultures des Communautés de notre pays et des différentes nations européennes », a-t-il poursuivi dans son discours. « C'est par une meilleure compréhension de l'autre que nous construirons au mieux l'unité dans la diversité, tant au sein de notre pays qu'au sein de l'Europe ».
Le Roi a enfin insisté à éviter le repli sur soi et le populisme, « deux tendances dont on trouve trop de manifestations aujourd'hui en Europe comme chez nous, et qui ne mènent à rien ».
« Il nous faut poursuivre ensemble l'indispensable travail du bien commun tant sur le plan national qu'Européen. Une franche ouverture d'esprit et une réelle disposition constructive sont ce que la Reine et moi, et toute notre famille, nous vous souhaitons de tout cœur à l'occasion de notre Fête Nationale. »
Conclusion : volontaire, offensif, Albert II savoure aussi un 21 juillet vécu au moins comme un répit. Le Soir
David Coppi, avec G.D